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" La minute management et coaching #294 " Et si la mollesse était l'arme secrète du leader du XXIe siècle ?

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Dans l'univers du management, le mou est mort. On l'a enterré avec " l'indécis ", " le laxiste " et " l'inefficace ". Le manager " mou " serait celui qui ne tranche pas, ne commande pas, ne fait pas peur. Bref : celui qui ne sert à rien.

Et pourtant.

À l'heure des burn-outs en série, des générations qui fuient l'entreprise comme on fuyait autrefois la caserne, et d'un monde professionnel à la dérive émotionnelle, une question émerge à contre-courant :

Et si la mollesse, la vraie, la profonde, l'authentique, la stratégique était la plus subversive, la plus intelligente, la plus durable pour un management moderne ?


Ce que l'on appelle "mollesse" est peut-être du discernement


Dans l'imaginaire judéo-chrétien et capitaliste, la mollesse est paresse. Dans l'entreprise, ce jugement moral a été recyclé par le mythe du leader viril, charismatique, sûr de lui, du dur qui " fait bouger les lignes " en serrant les dents !


Mais la mollesse que je vous propose ici n'est pas tiédeur : c'est un rapport au monde fondé sur la non-précipitation, la porosité, la temporisation stratégique. C'est ce que les anciens stoïciens appelaient la sophrosyné : la tempérance lucide.

La mollesse véritable, ce n'est pas le renoncement. c'est la puissance de l'attente, du détour, du vide, de la retenue.


Le cerveau humain est mollement intelligent


Les neurosciences nous le confirment : la rigidité est coûteuse, mentalement comme biologiquement.


  • Le cerveau limbique, siège des réactions rapides ( fuites, colère, rigidité cognitive ) est utile pour fuir un tigre. Moins pour gérer une transformation digitale.


  • Le cortex préfrontal, siège de la complexité, de la nuance, de l'adaptation lente, fonctionne mieux dans des environnements à moindre pression, où la sécurité émotionnelle prime.


Ainsi, notre manager " dur ", qui impose, contrôle, écrase, crée la peur, donc réactive le cerveau reptilien de ses collaborateurs. Ils exécutent. Mais ils n'innovent plus, ne pensent plus, ne s'engagent plus.


À l'inverse, un manager " mou ", je précise : accueillant, fluide, malléable dans ses postures relationnelles, active les ressources profondes du cerveau humain. Il favorise la mémoire du travail, l'analyse, la co-construction.


Anthropologie de la mollesse : l'art de survivre dasn un monde incertain


Dans les sociétés dites " traditionnelles ", la mollesse n'est pas méprisée : elle est rituelle.


  • Chez les peuples du Grand Nord, on apprend à attendre le gibier, sans jamais courir après.

  • En Afrique subsaharienne, la parole molle, lente, redondante, est synonyme de sagesse : celui qui parle vite est perçu comme immature.

  • En Asie, le principe du wu wei ( non-agir ) taoïste enseigne que la force réside dans la capacité à épouser les formes du réel, sans chercher à le forcer.


Pourquoi notre management occidental se croit-il obligé d'être toujours en tension, en combat, en surcontrôle ?


Parce qu'il est prisonnier d'un imaginaire guerrier.


Or, le management du XXIe siècle ne sera pas guerrier. Il sera écologique, relationnel, complexe, ou il ne sera plus.


Mollesse stratégique : les 5 vertus subversives du leadership fluide


Voici 5 compétences managériales de demain, qui relèvent toutes d'une " mollesse intelligente ".


  • La plasticité émotionnelle: capacité à contenir l'émotion d'un collaborateur sans la fuir, ni la réprimer. Cela demande du calme, du silence, du non-agir. Bref, de la mollesse.


  • La temporisation lucide: refuser de réagir à chaud. Ne pas répondre à un mail agressif tout de suite. Attendre pour mieux frapper. Lenteur tactique.


  • La porosité relationnelle : accepter d'être transformé par ses équipes. Ne pas imposer un " plan " mais l'ajuster en marchant. Le manager devient danseur.


  • La gestion du vide : ne pas chercher à tout remplir ( une réunion, un agenda, un emploi du temps ). Laisser du blanc. Le blanc est fertile.


  • L'humilité incarnée : reconnaître publiquement qu'on ne sait pas. c'est là, paradoxalement, que le pouvoir du manager se renforce. La mollesse devient autorité.


Quand la mollesse manque : les dégâts invisibles du management " dur "


  • 84% des collaborateurs ne se sentent pas écoutés par leur hiérachie (Gallup, 2024).


  • Le burn-out managérial touche désormais 1 cadre sur 2 dans les grandes organisations européennes.


  • La génération Z valorise l'authenticité, la flexibilité et la sécurité émotionnelle bien plus que le prestige ou la hiérarchie.


Alors oui, la mollesse , dans sa version noble, répond exactement aux besoins de l'époque. Ne pas en faire une vertue managériale serait une erreur stratégique !


La mollesse n'est pas le contraire de la puissance : elle en est la métamorphose.

Elle n'a plus besoin de dominer, de maîtriser, de gagner. Elle fait confiance à la durée, à la relation, au vivant. Elle comprend que dans un monde chaotique, les structures rigides cassent, seules les souples survivent.



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