" La minute management et coaching #299 " Réinventer le leadership à l'ère d'une croissance en berne
- Jean-Luc FOURNEAUX
- 3 oct.
- 3 min de lecture

Et si le futur des entreprises n'était plus la croissance, mais la résilience, la redistribution, voire la décroissance organisée ? Alors que les modèles managériaux traditionnels sont calibrés pour l'expansion, que devient le rôle du manager dans un monde où l'entreprise ne grandit plus, ni en en part de marché, ni en effectifs, ni en chiffre d'affaires ?
La fin de la croissance comme norme
C'est un tabou qui tombe. Pendant des décénnies, la croissance a été le coeur idéologique du management. Tout a été pensé pour grandir. Or aujourd'hui, de nombreuses entreprises entrent dans une phase de plateau voire de contraction.
Pourquoi le modèle de croissance a du plomb dans l'aile
Saturation des marchés.
Raréfaction des ressources ( énergie, matériaux, matières premières ).
Crise écologique : restrictions volontaires ou règlementaires.
Érosion du pouvoir d'achat et transformation des usages.
Pression sociale sur le modèle extractif.
Le problème : le management n'a pas suivi. Il reste calibré pour l'hyperactivité, la performance chiffrée, la compétition interne. Il devient toxique ou absurde dans un monde stationnaire.
Le management sans croissance : contraintes ou opportunités ?
Ce que le manager perd :
La carotte de la promotion : " Tu grimperas, si tu performes ".
Le levier budgétaire : " Tu auras plus si tu fais mieux ".
Le discours héroïque du " leader transformateur ".
Ce qu'il peut gagner :
:
Du temps pour l'humain, le soin, le sens.
La possibilité de construire des collectifs stables.
Un recentrage sur l'utilité sociale, la qualité, la transparence.
La liberté de sortir de la logique de sur-stimulation.
Vers un management de la stabilité et du soin
Voici à quoi peut ressembler un management adapté à une entreprise sans croissance :
Le management de la conservation
Le manager devient un gardien de la continuité, non un pousse-au-changement.
Inspiré de modèles japonais (ex: Toyota ), il veille à :
La transmission des savoirs.
La stabilité de l'équipe.
La préservation de la qualité.
La non-accélération inutile.
L'objectif est de ne pas abîmer ce qui fonctionne déjà.
Le management du care (soin)
Revaloriser les compétences " invisibles " : écoute, attention, gestion émotionnelle, maintien du moral.
Ce type de leadership :
Offre du temps relationnel.
Prend au sérieux les signaux faibles.
Sait dire " non " à une demande qui déséquilibre.
Cultive la confiance plutôt que la pression.
Le management de la redistribution
Sans croissance, il faut réinventer la reconnaissance.
Repenser les primes non sur la performance individuelle mais sur la coopération, le mentorat, la mutualisation.
Valoriser les rôles " silencieux " : le collègue qui apaise, qui aide, qui forme.
Redonner aux équipes du pouvoir sur l'usage des ressources restantes : budget partagé, co-construction des objectifs.
Le management du renoncement intelligent
Savoir ce que l'on ne fait plus.
Arrêter certains projets non rentables ( même s'ils sont " innovants " ).
Réduire le périmètre sans culpabiliser.
Fermer un service, si besoin, avec transparence et accompagnement digne.
Former les équipes au deuil stratégique.
Repenser les indicateurs de performance
Au lieu de viser l'augmentation continue :
+10% de croissance devient taux de satisfaction client stable.
Recruter 10 ETP se transforme en zéro turnover sur 2 ans.
Gagner 2 points de part de marché pour le maintien des marges et valeurs.
Lancer 5 projets R&D devient finaliser les projets en cours.
Dans un monde sans croissance infinie, le manager n'est plus un booster, ainsi un architecte du sens, un gardien du commun, un régulateur du temps.
C'est peut-être moins spectaculaire. mais infiniment plus durable.
En fin de compte, c'est changer de logiciel sans trahir sa mission.
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