Tout d'abord, aussi surprenant que cela puisse paraître, un N+1 toxique ne le sait pas forcément.
Pour autant, cela ne le ou ne la dédouane en rien!
Collectivement, le manager toxique détient LA vérité. Il accorde plus d'importance à son pouvoir décisionnel qu'à ses responsabilités et ses devoirs. Il ne sait pas écouter (forcément cela ne vient pas de lui), il n'est pas disponible (même si sa porte reste ouverte) et il a du mal à se contenir. Il aime être craint. Son équipe n'est pas sa priorité.
Individuellement, le manager toxique adore humilier en tête à tête et/ou devant tout le monde. Il aime provoquer et persécuter. Il lui faut toujours un souffre-douleur. Il est le spécialiste des coups bas, des non-dits. Étonnament, sa mémoire est également à géométrie variable. Même si vous êtes performant, ne cherchez pas l'autonomie: vous êtes un excécutant. Au final, il décide pour vous.
"Vive le Roi!"
C'est un manager brutal. Il génère une culture de l'insécurité et ouvre en grand la porte aux risques psychosociaux.
Face à sa hiérarchie, le manager toxique donne une image aux antipodes de sa réalité. Il est dans l'écoute, l'empathie et la bienveillance. Il attache une grande importance à ses patrons et/ou à ses actionnaires. Comme un acteur, il sait jouer un rôle pour se faire bien voir. Ce qui ne l'empêche pas de critiquer ses propres patrons lors de pseudos confidences faîtes à ses collaborateurs. Quel honneur!
L'entreprise ne se rend compte de rien: vraiment?
L' entreprise a deux enjeux. Le 1er est économique (être rentable) et le 2ème est moral. Elle doit ainsi définir et faire vivre ses valeurs et son modèle.
N'oublions pas que si le manager toxique existe et sévit, c'est parce que le système interne le lui permet. Si l'entreprise est focus sur ses résultats, elle doit être TRÈS attentive au bien être de ses collaborateurs.
Travailler sa marque employeur, s'engager dans une démarche RSE, vouloir obtenir le label "Great place to work" (QVT)...c'est bien. La congruence, c'est encore mieux!
Selon où en est l'entreprise sur son marché (croissant, mature ou vieillissant), elle ne recherche pas forcément le même type de manager. Les pré-requis ne sont pas identiques dans le recrutement ou la promotion interne d'un manager. Néanmoins si les hard skills sont importantes, les soft skills le sont plus encore. Et surtout pas l'inverse.
Il est important de ne pas oublier qu'un manager toxique a d'abord été un employé toxique. L'entreprise en porte toute la responsabilité: c'est elle qui l'a proclamé manager.
Or devenir manager n'est pas une promotion, c'est une compétence.
Et plus un manager est émotionnellement intelligent, moins il est toxique et nocif pour son environnement.
Confions-nous le transport de passagers à celui ou à celle qui ne sait pas conduire ou piloter? Le poisson est-il condamné à pourrir par la tête?
Assurément non.
Des entreprises comme Michelin, Orange, Microsoft et d'autres ont repositionné le collaborateur "oublié" comme étant le premier client (parfois sous la pression médiatique).
Les membres des boards ont eu la capacité à se décentrer, à décider d'actions correctives urgentes et nécessaires. C'est cela être responsable. Toutefois, ne soyons pas dupes, c'est aussi pour sécuriser sa pérénnité, sa réputation et son compte de résultat. Soyons magnanimes: c'est bénéfique pour tout le monde!
Un collaborateur ne doit pas être une variable d'ajustement. Par contre, le manager toxique peut en devenir une si l'entreprise l'a démasqué et identifié. L'entreprise ne doit pas fermer les yeux sous prétexte que le manager toxique a de bons résultats économiques.
C'est inacceptable et insupportable!
L'entreprise doit être vigilante à la lecture de certains indicateurs:
absentéisme
arrêt maladie
turn-over
demande de changement de service et/ou de fonction, de mutation
L'entreprise doit et/ou peut :
Protéger ses collaborateurs
Être un rempart contre la toxicité
Refuser d'être complice
Repenser l'accès à la fonction managériale
Définir clairement sa norme avec une charte de conduite personnelle, de codes de comportements
Former les managers en continu
Créer des groupes de paroles entre managers sur les meilleures pratiques mangériales et sur celles à bannir
Créer des relais et des moyens de communication interne pour signaler les abus en toute confidentialité
Soumettre le manager toxique à un 360°
Diligenter une enquête interne et aller jusqu'au bout sans complaisance
Si un manager est toxique, l'entreprise a 3 choix:
Lui proposer un accompagnement par un coach externe
Le dégager
Ne rien faire
Bien avoir à l'esprit que DIRIGER, Être en RESPONSABILITÉ, c'est choisir entre 2 chemins.
FERMER LES YEUX OU AGIR?
Manager toxique : "Entreprise, que décides-tu?"
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